Tenues vestimentaires à l'assemblée


Le président de l’Assemblée nationale François de Rugy veut régir les droits et les obligations vestimentaires des députés, après la montée à la tribune, en décembre, de François Ruffin en maillot de foot… Retour sur les tenues originales qui ont défrayé la chronique au Palais-Bourbon.
Maillot de foot, bleu de travail ou encore costume aux couleurs extravagantes : François de Rugy dit « stop » aux tenues « loufoques » à l’Assemblée. Selon une information du journal Le Parisien, le président de l’Hémicycle devrait, d’ici la fin du mois, soumettre un texte afin de fixer les droits et les obligations vestimentaires des députés au Palais-Bourbon.
« Jusqu’à présent, de simples usages prévalaient. Les huissiers devaient faire respecter la tenue et ils avaient d’ailleurs des cravates en réserve pour les élus qui l’avaient oubliée », explique-t-on dans les couloirs de l’Assemblée. En clair, le port du costume-cravate n’est pas obligatoire… mais vivement recommandé. François Ruffin l’a d’ailleurs appris à ses dépens en décembre 2017.
Afin de soutenir une proposition de loi sur la taxation des gros transferts dans le football, le député LFI a retiré son pull pour arborer le maillot d’un petit club de la Somme où il est élu. Cet « affront » lui a valu un rappel à l’ordre et une amende de 1 300 €.
Avant lui, d’autres députés se sont essayés à braver les us et coutumes vestimentaires de l’Assemblée. Par ce biais, ils ont réussi à faire parler d’eux, voire à provoquer un scandale.
L’année précédente a été marquée par le style des députés. Avant les députés « Insoumis » sans cravate puis Ruffin en footballeur du dimanche, l’élu polynésien Moetai Brotherson s’était présenté à l’Assemblée, en juin 2017, avec une chemise à fleurs. Quelques jours plus tard, il récidive avec un lavalava, le costume traditionnel de Tahiti. « C’est une tenue que j’ai l’habitude de porter en Polynésie. Ce n’est pas un signe de manque de respect, au contraire, c’est une tenue assez digne », s’est-il expliqué à la chaîne d’Outre-mer 
2012 : la robe à fleurs de Cécile Duflot
La robe à fleurs de Cécile Duflot a suscité des remarques sexistes de députés de l’opposition. 
Le 17 juillet 2012, lors de la séance des Questions au gouvernement, Cécile Duflot, alors ministre des Territoires, descend les marches vêtue d’une robe à fleurs. Pas du goût de certains députés UMP : les remarques désobligeantes et sexistes fusent à droite. Le président du Palais-Bourbon, Claude Bartolone, intervient, tout comme la ministre qui réplique : « Mesdames et messieurs les députés, mais surtout messieurs visiblement… » 
1997 : Le 12 juin 1997, pour protester contre le manque d’ouvriers à l’Assemblée nationale, le député PCF Patrice Carvalho est entré dans l’Hémicycle vêtu d’un bleu de travail. Dans un premier temps, il est bloqué par les huissiers à l’entrée, mais ces derniers le laissent ensuite entrer. Coup de com’ réussi puisqu’à l’époque, tous les médias ont relayé cette entrée fracassante. En outre, Patrice Carvalho s’est attiré les foudres de l’opposition, qui jugeait la tenue provocante. « Je ne regrette pas ce que j’ai fait, car je m’y étais engagé. En revenant au Parlement, j’ai retrouvé des fonctionnaires qui y travaillaient déjà en 1997. Ils m’ont fait la bise et m’ont dit qu’ils ne m’avaient pas oublié », a raconté l’ex-député lors d’une interview au Parisien en 2012.
1981 : Jack Lang avec un col Mao : le nouveau ministre de la Culture de François Mitterrand a fait des débuts remarqués à l’Assemblée. En cause, un col Mao qui lui a valu une bronca des députés. Par la suite, Jack Lang ne portera plus cette tenue.
1972 : Michèle Alliot-Marie en pantalon ; « Si c’est le pantalon qui vous gêne, je l’enlève ! » L’ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, alors députée, n’avait alors pas digéré de se voir interdire d’entrer l’Assemblée en 1972. La raison ? Un simple pantalon, alors que la robe était d’usage à l’époque. Après négociations, « MAM » a tout de même mis les pieds dans l’Hémicycle avec son pantalon.

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