Mélenchon et les réformes


Pour Jean-Luc Mélenchon, les sept millions de voix de la présidentielle lui ont conféré une «autorité» à lui et à son mouvement et le placent dans une «nouvelle situation» qui l'obligent à «agir en pleine responsabilité».

Première étape, le 23 septembre pour «que le peuple déferle à Paris contre le coup d'Etat social, antidémocratique qui s'organise contre lui». Et puis, peu lui importe son statut d'opposant, la France insoumise compte agir comme si elle était au pouvoir en se rendant «utile». Il trace une  perspective historique, mondiale et glorieuse: «La France insoumise ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’émancipation.» Rien que ça.

La pensée simplifiée de Mélenchon est  toute simple: le monde s’explique par la lutte entre «le peuple» et «les élites». Le peuple, qu’est-ce? C’est l’action qui le fabrique. «Le peuple s’auto-construit dans l’action.» Luttez et vous serez citoyen. L’insoumission est «un nouvel humanisme», «à la fois un choix politique et un comportement individuel».

Jean-Luc Mélenchon quant à lui n’est pas un personnage simplifié. Il a un long passé : du trotskisme au rocardisme, du chevènementisme au mitterrandisme. Il n’est plus aujourd’hui que mélenchoniste. Pour l’instant. Mais maintenant il trouve son miel dans les théoriciens sud-américains du populisme. Ce sont des théories de la prise de pouvoir: le seul combat social ne suffit plus tant l’ennemi mondialisé est puissant, il faut agréger toutes les luttes qui se présentent, locales, sexuelles, raciales, écologistes, etc. Mélenchon a trouvé sa bible, il quitte le marxisme trop complexe, vieillot, usé, démonétisé, pour le populisme bien plus facile, bien plus vendable: toutes les luttes convergent et hop! l’individualisme «chacun pour soi» laisse la place au «tous ensemble».

Quel est le rêve de Mélenchon : tout simple : après avoir éliminé le parti socialiste comme il le souhaitait, il vise imiter la révolution de 1848 en déboulonnant Macron comme la rue avait  déboulonné François Guizot , plus exactement par les urnes d’une nouvelle élection législative qui donnerait la majorité aux insoumis. Il n’a toujours pas digéré son élimination de la présidentielle étant fâché avec l’arithmétique électorale démocratique française. Alors monsieur est pressé de prendre sa revanche. Clairement aujourd’hui il a peu de chances mais attention à ce tribun qui ne s’embarrasse pas de mots dans un amalgame où son « peuple » ne veut voir que son chef le tribun Mélenchon, qui n’est pas à une approximation près ».

PS. Sa manifestation avec lui passe de 30.000 manifestants à 150.000 . Peu importe son peuple est content. Quand il dit que « c’est le peuple qui a chassé les nazis de France » c’est tout simplement une contre vérité historique, car le peuple français à l’époque était divisé entre résistants et collabos et sans nos alliés l’armée française n’aurait pas réussi seule à abattre le nazisme. : « Gloire à mon peuple » n’est-ce pas  monsieur Mélenchon !!   

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